Cloportes

Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs dans une poche incubatrice remplie de liquide, située sous le péréion. Les jeunes s’y développent. À leur sortie, ils ne possèdent que six des sept paires d’appendices du péréion, et ils sont reconnaissables par une teinte blanchâtre pendant quelques jours avant de prendre la couleur de leur espèce.

Les cloportes sont des insectes nocturnes et fuient la lumière. Certains, comme les cloportes vulgaires, réussissent à enrouler leur corps pour se protéger, ce qui contribue probablement à contrer l’évaporation. Plusieurs autres comportements des cloportes font état de leur grand besoin d’humidité. Ainsi, ils seraient moins actifs pendant les nuits venteuses où les pertes d’eau sont probablement plus importantes. Des uropodes (une sorte de tubes), situés à l’extrémité du corps leur permettent d’absorber ou de rejeter de l’eau. Les cloportes peuvent aussi percevoir les plus infimes changements dans le taux d’humidité, et ils ont aussi tendance à se regrouper. Finalement, contrairement aux insectes, ils ne sont pas recouverts d’une cuticule constituée de cire et muent en deux étapes, à quelques jours d’intervalle. Malgré tous ces ajustements, ils demeurent moins bien adaptés à ce stade de leur développement que d’autres animaux invertébrés qui ne vivent pas en milieu aquatique.

Les cloportes font preuve de thigmotactisme positif, c’est-à-dire qu’ils préfèrent être en contact avec une surface. Ainsi, à l’extérieur, on les retrouve sous une pierre, une écorce, un bout de bois ou sous des pots de fleurs qui viennent d’être arrosées. C’est aussi ce qui explique qu’on les observe souvent regroupés ensemble, quoiqu’ils puissent aussi être attirés par leur odeur. Ils peuvent être actifs toute l’année à l’intérieur, mais à l’extérieur, les adultes seront au repos pendant l’hiver.

Comme les cloportes doivent constamment se retrouver en milieu très humide, on les aperçoit souvent dans les sous-sols. Ils ne font aucun dommage à l’intérieur, bien que leur présence n’enchante généralement pas les occupants de la maison. Ils se nourrissent habituellement de matières en décomposition (déchets organiques, légumes, fruits), de champignons microscopiques, d’algues et de bactéries. Certains cloportes sont nuisibles pour les plantes car ils se nourrissent de racines, de tiges ou de fruits. Au Canada, seul le cloporte des caves se comporte ainsi. Les cloportes s’enterrent parfois dans le sol. Le nombre de cloportes est habituellement plus élevé au printemps et en été en raison des conditions d’humidité.

• Il faut s’efforcer de contrôler le niveau d’humidité à l’intérieur de même qu’autour de la maison en y améliorant le drainage.
• Il est préférable de ne pas laisser de débris végétaux ou autres s’accumuler à proximité de la maison et d’inspecter les gouttières régulièrement.
• Le bois introduit dans la maison pour le foyer devrait être inspecté. Les cloportes peuvent se trouver sous l’écorce.
• Les ouvertures ou les fissures qui donnent accès au sous-sol devraient être bouchées.

Il faut déshumidifier la pièce en aérant ou en installant un déshumidificateur.

Les cloportes ne sont pas des insectes (classe des hexapodes), mais bien des crustacés. Ces derniers possèdent habituellement deux paires d’antennes, mais chez les cloportes qui pénètrent dans les maisons, la première paire est atrophiée. Chez les crustacés, on retrouve l’ordre des décapodes (homards et crevettes) et l’ordre des isopodes (cloportes). Le nom d’isopodes fait référence à leurs pattes toutes semblables (exception faite de la paire de pattes-mâchoires). Les cloportes ne sont toutefois pas recouverts d’une véritable carapace comme les homards.

Il existe 44 000 espèces de crustacés et 10 000 espèces d’isopodes. La plupart vivent en milieu aquatique, et certains vivent en étroite relation avec d’autres animaux. Les cloportes se distinguent des crustacés parce qu’ils sont majoritairement terrestres, bien que quelques-uns soient amphibies.

Certaines araignées peuvent manger des cloportes.

Certains isopodes aquatiques sont désignés comme « centipèdes de mer », mais ils sont plus près des cloportes que des centipèdes.