Insectes

Teignes (Mites)

Description

Les teignes sont de minuscules papillons (environ 6 mm) couramment appelés mites qui possèdent des poils ou des écailles sur leur tête. Deux espèces s’en prennent aux vêtements entreposés dans les maisons : la teigne des vêtements et la teigne porte-case. Leurs ailes étroites, bordées de longues soies, sont dorées ou brunâtres et tachetées.

Comportement

Il s’agit de papillons nocturnes. Les femelles pondent des œufs dans la poussière des placards ou encore, elles les fixent sur les fibres d’un tissu à l’aide d’une matière gélatineuse. De petites chenilles en émergent au bout de quelques jours, car le stade de l’oeuf ne peut survivre à l’hiver. La chenille se file un tunnel de soie qui recouvre le tissu où elle s’alimente, ou encore, elle se construit un fourreau de soie qu’elle transporte avec elle. Des fibres du tissu et des excréments y sont incorporés. La chenille se confectionne ensuite un fourreau de soie pour la métamorphose, ou elle utilise celui qu’elle transportait, et l’installe dans la fissure d’un mur ou d’un plafond. À l’intérieur, elle se transforme tout d’abord en chrysalide, puis devient un papillon. La chenille peut vivre sans nourriture pendant quelque temps, et il peut s’écouler quelques semaines ou plus de trois ans entre le stade de la chenille et celui de l’adulte ailé. La femelle meurt lorsque la période de ponte est terminée. Le mâle vit plusieurs semaines de plus pendant lesquelles il continue de s’accoupler. Tous les mâles peuvent voler, contrairement à seulement quelques femelles. Les autres adultes vont plutôt courir ou sauter. Certains auteurs soutiennent qu’on peut distinguer ces petits papillons de ceux qui infestent les produits alimentaires par le fait qu’ils évitent la lumière et qu’ils essaient de se cacher dès qu’on les dérange.

Endroits où on les remarque dans la maison

L’adulte en vol est rarement observé puisqu’il s’active la nuit. La source d’infestation sera découverte dans un endroit peu dérangé tel qu’une boîte contenant des tissus rangés depuis longtemps ou des vêtements qui ne sont pas portés souvent.

Les teignes possèdent, à l’état de chenilles, des enzymes leur permettant de digérer la kératine. Cette protéine se retrouve dans les poils et les fourrures, les cheveux, les plumes, les cornes, les sabots et les ongles. À l’intérieur des maisons, les chenilles infestent les couvertures et les oreillers ainsi que les vêtements. Elles préfèrent les matières animales, comme les lainages, mais elles peuvent aussi faire des trous dans le coton et le lin de même que dans les tissus synthétiques imprégnés de sueur, de nourriture ou de graisse provenant des cheveux. Elles s’en prennent également aux céréales, aux produits laitiers, à la viande, au poivre de Cayenne et au gingembre, entre autres. De plus, elles peuvent se réfugier dans des substances végétales utilisées pour rembourrer les meubles (comme de la mousse), qu’elles ne mangeront pas. Dans la nature, elles se nourrissent de pollen, de tiques, d’insectes morts, de carcasses d’animaux et d’exuvies (anciennes peaux) de couleuvres. On peut également les retrouver dans les nids d’oiseaux, les abris d’abeilles sauvages ou sous une écorce. Par contre, le papillon ne se nourrit pas du tout.

La teigne des tapis, au stade de la chenille, creuse des galeries dans les tapis, la tapisserie et le rembourrage des meubles, tandis que les deux teignes dont il est surtout question dans ce texte vivent à la surface des tissus.

Moyens de prévention

Installez des moustiquaires aux portes et aux fenêtres afin que les teignes ne puissent pas pénétrer dans la maison.

Passez l’aspirateur dans les fissures du plancher et partout, même sous les meubles qui ne sont pas déplacés souvent et sur les conduites (d’aération par exemple).

Inspectez les lieux d’entreposage des vêtements pour voir si des papillons y sont cachés. Vérifiez si les chenilles ont troué les vêtements ou si elles ont laissé leurs excréments. Vérifiez également la présence de tubes de soie sous le tapis.

Avant d’entreposer les tissus, les vêtements, les couvertures ou les oreillers, il est préférable de les nettoyer à sec ou de les laver et de les repasser. Vous pouvez les placer dans des contenants (ou les mettre dans un grand sac de plastique ou simplement les envelopper dans du papier brun) scellés avec du ruban adhésif. Auparavant, on suggérait d’y introduire des boules à mites ou des cristaux de para-dichlorobenzène, mais afin d’éviter les effets sur la santé humaine, certains recommandent plutôt l’emploi de pains de savon parfumés ou de sachets de fleurs de lavande.

Les vêtements d’occasion devraient être inspectés avant d’être introduits dans la maison, et ils devraient être entreposés séparément des vêtements neufs.

Les vêtements qu’on ne lave pas à chaque utilisation, comme les lainages, ne devraient pas être entreposés dans des placards sombres. Il a été démontré que les chenilles ne peuvent achever leur développement si elles n’ont accès qu’à des lainages propres; toutefois, il est rare que les lainages le soient suffisamment pour être à l’abri de ces insectes. La vitamine B, qu’on retrouve dans la sueur humaine, serait nécessaire à leur croissance. Les taches (jus, urine, transpiration) leur permettraient aussi d’obtenir les sels dont elles ont besoin. De temps en temps, il est bon de suspendre les lainages à l’extérieur afin de les secouer et de les brosser. Les tapis et les fourrures devraient aussi faire l’objet d’un tel suivi ou être nettoyés à la vapeur.

Il serait préférable de recourir aux commerçants spécialisés pour entreposer les manteaux de fourrure en milieu réfrigéré. À domicile, le lieu choisi doit être sec et frais, et la température doit être inférieure à 7 °C pour empêcher le développement des teignes.

Une formulation miticide (mélange chimique) a précédemment été utilisée. Il s’agissait de l’incorporer aux vêtements lors du lavage, et elle avait pour but de protéger les lainages d’une infestation pendant au moins un an.

Méthodes de contrôle

Assurez-vous qu’aucune carcasse de souris ou d’écureuil coincé n’est à l’origine du problème. Trouvez et détruisez tout abri à chauve-souris ou nid abandonné d’oiseaux, de souris ou de guêpes.

Passez l’aspirateur pour enlever les larves qui se cachent dans les fissures du plancher et colmatez les cavités.

Les adultes peuvent être piégés à l’aide d’un pot renversé sous lequel on introduit un carton. On peut aussi recourir à des bandes collantes vendues sur le marché pour piéger les mouches ou à des pièges collants en carton. Ces derniers seraient plus efficaces lorsqu’on leur ajoute un appât tel que de l’huile de sardine. Une phéromone synthétique, qui imite celle que la femelle émet pour attirer le mâle, peut aussi être ajoutée à ces pièges qui s’avéreront utiles pour détecter la présence de ces insectes ou pour contrôler une petite infestation.

Lorsque des tissus sont infestés, il faut les sortir à l’extérieur et les brosser afin de détruire les œufs fragiles et de déloger les chenilles. Ces dernières ne survivront pas si les vêtements sont exposés deux ou trois heures au soleil pendant l’été (selon certains) ou si on chauffe une pièce à 37 °C pendant une semaine ou à 41 °C pendant quatre heures. On peut également les soumettre à des températures sous zéro en les plaçant à l’extérieur ou au congélateur pendant deux ou trois jours. Leur faire subir des écarts importants de température représente une autre solution. Des traitements aux micro-ondes ont connu une certaine efficacité.

Seules de fortes infestations peuvent nécessiter l’emploi de pesticides. On utilisera de préférence la terre de diatomée. Elle égratigne le corps des chenilles qui meurent par déshydratation. Il existe aussi d’autres options (perméthrine). Lors de fortes infestations, il a déjà été nécessaire d’effectuer des traitements atmosphériques.

Renseignements supplémentaires

Chez les chenilles, le fil de soie sort de la « bouche », tandis que chez les araignées, les filières sont situées à l’arrière du corps.

Les papillons qui infestent les vêtements portent le nom de teignes, mais on les appelle couramment « mites ». Même en anglais, le terme « mites » ne fait pas référence à ces papillons mais décrit plutôt des acariens comme ceux qui sont responsables des allergies à la poussière.

Croyances populaires

Plusieurs personnes croient que les boules à mites (naphtaline) de même que le para-dichlorobenzène REPOUSSENT les insectes, mais c’est faux. Si on place ces produits à l’intérieur d’un sac pour vêtements ou d’une boîte hermétique scellée avec du ruban adhésif, les vapeurs vont par contre atteindre le niveau de toxicité nécessaire pour tuer les papillons et les jeunes larves mais n’affecteront pas les autres stades de développement. Le camphre (naturel ou synthétique) posséderait réellement un effet répulsif et serait moins toxique pour nous, mais son efficacité pour tuer les teignes serait un peu plus faible que celle des deux autres produits. Quant à l’huile de cèdre, elle ne peut pas être considérée comme répulsive, mais elle agit sur les très jeunes larves. Il faut toutefois préciser que cette huile loge seulement quelques années à l’intérieur du bois coupé et, par conséquent, dans les coffres ou les placards qu’on en fait.

Le fait qu’un produit chimique est connu et utilisé depuis longtemps et qu’il est facile de s’en procurer ne signifie pas nécessairement qu’il est totalement inoffensif pour l’humain. Les boules à mites ont déjà provoqué, entre autres, la contamination d’un fœtus suite à l’exposition de la mère ainsi que des réactions systémiques (dans tout le corps) chez des enfants suite au port de vêtements qui avaient été entreposés avec ce produit. Certains auteurs suggèrent aujourd’hui d’éviter le para-dichlorobenzène, car il pourrait causer le cancer. Il est à noter que les insecticides couramment vendus sous forme de pulvérisateur ne sont pas un gage de qualité pour l’utilisation domestique. Il serait préférable d’avoir recours à un exterminateur professionnel afin de connaître les produits appropriés pour le type d’insecte à éliminer.