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Quels sont les insectes qui vivent dans nos maisons?

Publié le 9 octobre 2012 par Denis Delisle

Introduction

Les arthropodes sont des animaux invertébrés qui possèdent un exosquelette de chitine, une symétrie bilatérale ainsi qu’un corps et des appendices articulés (Smithyman et Kalman, 2003). On les retrouve dans tous les écosystèmes (Appel, 1998), même ceux présentant des conditions extrêmes comme les glaciers et le fond des océans. Ce sont des bio-indicateurs environnementaux en matière de pollution, de changements climatiques et de perturbations des habitats (Hawksworth et Ritchie, 1993). L’embranchement des arthropodes, qui englobe actuellement la description d’environ un million d’espèces, comprend les sous-embranchements des insectes, des araignées, des acariens, des crustacés et des myriapodes (Smithyman et Kalman, 2003). Les insectes, qui se distinguent par leurs trois paires de pattes à l’état adulte, sont les organismes les plus nombreux de cet embranchement. L’INRA (2009) estime qu’il pourrait exister jusqu’à une dizaine de millions d’espèces.

 

Quels arthropodes retrouve-t-on dans les habitations du Québec ?

Les arthropodes les plus communs dans les habitations du Québec comprennent les fourmis (charpentières, odorantes et pharaons), les drosophiles, les pyrales indiennes de la farine, les vrillettes du pain, les lasiodermes du tabac, les puces, les tiques, les punaises de lit, les coccinelles asiatiques, les perce-oreilles, les blattes, les lépismes, les thermobies, les dermestes du lard, les cloportes, les psoques, les anthrènes des tapis, les teignes des vêtements, les vrillettes communes, les araignées, les scolopendres (centipèdes), les mille-pattes (millipèdes), les thrips, les acariens et les collemboles. Certaines de ces espèces s’attaquent directement à l’homme, mais la plupart sont tout à fait inoffensives.

 

Où se cachent les arthropodes dans les habitations du Québec ?

Les endroits où se cachent les arthropodes varient en fonction de leur biologie et de leur comportement. Le sous-sol et la salle de bain – des environnements humides – peuvent abriter des perce-oreilles, des blattes, des lépismes, des thermobies, des cloportes, des psoques, des scolopendres, des mille-pattes et des araignées. La cuisine – un endroit où la nourriture est abondante et accessible – peut abriter des fourmis, des drosophiles, des pyrales indiennes de la farine, des vrillettes du pain, des lasiodermes du tabac, des blattes et des dermestes du lard. La chambre à coucher peut abriter des punaises de lit cachées dans les coutures des matelas et des sommiers, dans les plinthes ou encore sous les tapis. Les garde-robes peuvent abriter des teignes des vêtements et des anthrènes des tapis; le grenier peut abriter des coccinelles asiatiques; les meubles en bois, les planchers de bois et la charpente de maison peuvent renfermer des fourmis charpentières ainsi que des vrillettes communes. Les animaux domestiques peuvent transporter des tiques et des puces qui, à leur tour, peuvent se retrouver sur les fauteuils, les tapis, les lits ou tout autre endroit fréquenté par les animaux. Enfin, les plantes d’intérieur peuvent contenir des acariens, des thrips et des collemboles.

 

Pourquoi sont-ils dans les maisons ?

Les arthropodes indésirables peuvent trouver refuge dans nos habitations parce qu’ils ne sont pas adaptés aux conditions hivernales du Québec – c’est le cas des arthropodes tropicaux – ou tout simplement parce qu’ils profitent de la chaleur et de l’abondance de la nourriture pour compléter leur cycle de développement. Les arthropodes qui résident dans les sous-sols et les salles de bain indiquent qu’il y a un taux d’humidité exceptionnellement élevé ou une fuite d’eau. Quand ces causes sont éliminées, les arthropodes disparaissent également. C’est le même principe pour les arthropodes que l’on retrouve dans la cuisine. Étant donné que ceux-ci se nourrissent d’aliments présents dans le garde-manger, il suffit d’éliminer la source pour éradiquer le problème. Des contenants hermétiques s’avèrent souvent une bonne solution.

Les scolopendres et les araignées sont des organismes particulièrement bénéfiques puisqu’ils se nourrissent de petits insectes comme les lépismes, les thermobies, les cloportes, les fourmis, les punaises de lit, etc. Leur présence indique que d’autres arthropodes indésirables vivent au même endroit. Les puces et les tiques se retrouvent dans les maisons parce qu’elles y sont transportées par les animaux domestiques. Une fois à l’intérieur, elles peuvent proliférer très rapidement. Quant aux punaises de lit, elles peuvent se retrouver dans la maison suite à un contact avec un lieu contaminé (hôtel, motel, etc.) ou par l’intermédiaire d’échange de meubles ou d’articles contaminés (matelas, sofas, etc.).

Les garde-robes peuvent contenir des teignes des vêtements et des anthrènes des tapis. Ces insectes se nourrissent de kératine, une protéine présente dans les vêtements, les plumes, les poils, etc. La présence de coccinelles asiatiques dans le grenier, ou encore près des fenêtres et des lumières, indique qu’il y a une ouverture par laquelle elles sont entrées. À l’automne, cette espèce de coccinelle cherche la chaleur et hiverne en groupe. Par ailleurs, les fourmis charpentières et les vrillettes communes sont des insectes qui forent des galeries dans le bois, ce qui explique leur présence possible dans les meubles en bois, les planchers de bois et les charpentes de maison. Les collemboles, les thrips et les acariens peuvent provenir de l’extérieur, dans une plante laissée sur la galerie par exemple, ou être transportés par l’intermédiaire d’une plante infestée que l’on a achetée dans une serre ou une pépinière.

 

En quel nombre les retrouve-t-on ?

Le nombre d’arthropodes que l’on retrouve dans les habitations peut dépendre du degré d’infestation, mais aussi du cycle de vie de l’espèce. Les espèces qui ont un cycle de vie lent risquent d’être beaucoup moins nombreuses que celles qui ont un cycle de vie rapide. Toutefois, la plupart des espèces envahissantes non contrôlées peuvent se propager et causer des infestations importantes. À titre d’exemple, les ravageurs de plantes (acariens, thrips, collemboles) peuvent se retrouver en très grand nombre s’ils ne sont pas contrôlés. C’est aussi le cas des tiques, des punaises et des puces, qui deviennent de véritables pestes pour les animaux domestiques et les humains. Une punaise de lit femelle, par exemple, peut pondre jusqu’à 500 œufs au cours de sa vie, qui dure de six mois à un an. Les œufs prennent entre six et dix jours pour éclore, puis les nymphes commencent immédiatement à se nourrir. Le stade adulte est généralement atteint entre 15 et 30 jours (Anonyme, 2012). Une infestation importante, soit des milliers d’individus, peut survenir en quelques mois.

Les populations de lépismes, de thermobies et de psoques croissent très lentement (Anonyme, 2005); si une infestation de ces insectes est importante, c’est qu’elle existe depuis longtemps (Santé Canada, 2009). Les infestations de scolopendres et de mille-pattes se font également lentement. La nymphe (stade juvénile) de la scolopendre peut mettre jusqu’à trois ans pour atteindre le stade adulte, alors que celle du mille-pattes peut prendre jusqu’à un an (Santé Canada, 2010b).

Les insectes qui se retrouvent dans la cuisine prolifèrent en général très rapidement. Par exemple, une blatte femelle peut produire quatre ou cinq générations en une seule année. Chaque génération étant exponentielle, des milliers d’individus sont produits. Si des blattes sont aperçues en plein jour, c’est un signe que l’infestation est très importante. Quant aux fourmis, il est possible d’apercevoir quelques individus, qui sont de passage, ou encore une grande quantité qui erre à un même endroit. Dans ce dernier cas, on peut suspecter une infestation. Dans le cas des fourmis charpentières, la présence de fourmis ailées (mâles) dans la maison constitue un signe évident d’infestation. Ces fourmis ailées quittent le nid toutes en même temps, suite à la réception d’un signal chimique. En ce qui a trait aux perce-oreilles, leur cycle de vie est assez rapide, et ils peuvent donc être aperçus en grand nombre. D’autres insectes, comme les coccinelles asiatiques, ne sont généralement que de passage. Elles recherchent en groupe – de quelques individus à quelques centaines d’individus – des endroits secs et en hauteur pour hiberner (Labrie, 2008).

 

Lesquels se reproduisent dans les maisons ?

Tous les organismes mentionnés précédemment peuvent se reproduire dans nos maisons, à l’exception de la coccinelle asiatique et du perce-oreille. La coccinelle asiatique se nourrit principalement de pucerons et doit déposer ses œufs près d’une source de nourriture pour que les larves puissent se nourrir dès l’émergence. Comme cette coccinelle est très vorace, elle a besoin d’une quantité importante de pucerons. Quant au perce-oreille, la femelle doit nécessairement pondre ses œufs dans le sol à une profondeur de quatre ou cinq centimètres.

Plusieurs espèces de fourmis (charpentières, pharaons, odorantes) peuvent être aperçues dans les maisons, y élire domicile et se reproduire. Toutefois, si des fourmis sont aperçues, cela ne veut pas nécessairement dire qu’elles se sont installées. Les drosophiles peuvent être très prolifiques. Leur apparition dans la cuisine provient de fruits ou de légumes déjà contaminés. Ces dernières vont poursuivre leur cycle en pondant des œufs à la surface d’aliments fermentés. La pyrale indienne de la farine se reproduit en pondant ses œufs près ou sur des denrées alimentaires (Commission canadienne des grains, 2012). La vrillette du pain, quant à elle, s’attaque autant aux produits d’origine végétale qu’animale. C’est un insecte omnivore, et la femelle dépose des masses d’œufs près des sources de nourriture (Delobel et Tran, 1993).

Le lasioderme du tabac se nourrit des produits du tabac, de graines, d’épices, de médicaments et de produits céréaliers. La femelle pond ses œufs individuellement dans les crevasses et les plis de ces produits (Commission canadienne des grains, 2009). Les puces, les tiques et les punaises se nourrissent de sang. Une fois qu’elles ont pris leur repas, elles retournent se cacher et pondent leurs œufs près de leurs hôtes. Les blattes sont omnivores et pondent leurs œufs près de n’importe quelle source de nourriture.

Le lépisme, la thermobie et le psoque se nourrissent de papiers, de livres, de céréales ou de tout aliment constitué d’amidon. Pour se reproduire, les femelles de ces espèces pondre leurs œufs près de ces sources de nourriture (Anonyme, 2005). Le dermeste du lard se nourrit de matières animales et de restes d’insectes dans les résidus de grains gâtés. Les femelles déposent leurs œufs au hasard près de ces sources de nourriture. En présence d’eau, elles pondent davantage (Commission canadienne des grains, 2009a). Le cloporte est détritivore, c’est-à-dire qu’il s’alimente de déchets moisis et de matières végétales en décomposition. Les matières animales en décomposition font aussi partie de son alimentation. La reproduction chez cette espèce est spéciale du fait que la femelle transporte les œufs dans sa poche incubatrice (Limoge, 2011).

 

À quelle période de l’année les retrouve-t-on dans les maisons ?

Si les arthropodes sont bien installés dans notre maison, il est possible de les apercevoir toute l’année, et les voir pendant la saison froide indique souvent qu’il y a une infestation. Par exemple, si des fourmis charpentières sont aperçues dans la maison pendant l’hiver, c’est un signe évident qu’il y a présence d’un nid. C’est pendant la saison de l’été que les arthropodes apparaissent en plus grand nombre, étant donné que les facteurs environnementaux (température chaude et humidité élevée) sont favorables. L’exception à cette affirmation est la coccinelle asiatique, qui ne s’infiltre pas dans les maisons pendant l’été. Si des individus sont aperçus, c’est qu’ils sont entrés à l’intérieur malgré eux. Par contre, on peut la retrouver dans les maisons à l’automne, à l’hiver et au printemps (Labrie, 2008).

 

Que font les arthropodes l’hiver ?

En règle générale, les arthropodes ne sont pas très actifs l’hiver. Chaque espèce détient sa propre stratégie pour survivre. Comme ce sont des animaux  à sang froid, les arthropodes n’ont pas la capacité d’ajuster la température de leur corps comme les mammifères, et ils subissent les effets de la température. Pour passer l’hiver, la plupart des arthropodes vont entrer en période de diapause (dormance). Ce phénomène se produit à la suite de changements environnementaux. À l’automne, les journées raccourcissent, la température diminue et la nourriture est moins abondante. Ces changements environnementaux indiquent aux arthropodes qu’il est temps de commencer à sécréter du glycérol, une sorte d’antigel. À mesure que la température baisse, ils produisent du glycérol afin d’empêcher la formation de cristaux de glace qui peuvent s’avérer fatals pour eux ainsi que le gel des liquides et des tissus biologiques.

On retrouve deux types de diapause : obligatoire et facultative. La diapause obligatoire constitue l’état par lequel l’individu doit absolument passer pour continuer son développement et survivre. La diapause facultative peut se produire ou non, et cela n’affectera pas l’individu. Ce type de diapause survient lorsque les conditions externes sont imprévisibles et non répétitives (Mauchamp, 1988). En général, les arthropodes que l’on retrouve dans les maisons ne subissent pas de diapause obligatoire et peuvent se reproduire été comme hiver si les conditions intérieures sont favorables. Ils demeurent donc actifs à l’intérieur, peu importe la période de l’année. Toutefois, chez les fourmis charpentières, la reine doit subir une diapause ovarienne qui lui est indispensable pour continuer à pondre dans de bonnes conditions au printemps. À l’extérieur, les arthropodes peuvent passer l’hiver sous forme d’œufs, de larves ou de nymphes, de pupes ou d’adultes et privilégieront les écorces d’arbres, les couverts de feuilles mortes ou les autres débris sur le sol recouverts par la neige. Certaines espèces, comme la coccinelle asiatique, la punaise de lit, le lépisme et la thermobie ne peuvent survivre à l’hiver québécois et n’ont d’autres choix que de se réfugier dans les maisons ou d’autres endroits couverts (écurie, grange, étable, etc.).

 

Nuisibles ou non ? À quoi s’attaquent-ils ?

Plusieurs arthropodes que l’on rencontre dans les maisons ne sont pas réellement nuisibles – la seule nuisance étant la nuisance visuelle. C’est le cas des perce-oreilles, des lépismes, des thermobies, des cloportes, des psoques, des araignées, des scolopendres et des mille-pattes.

Les perce-oreilles, les cloportes et les mille-pattes se nourrissent de matières végétales en décomposition. Les lépismes, les thermobies et les psoques se nourrissent généralement de matériaux composés d’amidon (papiers, livres, tissus, céréales). Les araignées et les scolopendres sont des prédateurs de petits arthropodes. Il est donc préférable, dans la mesure du possible, de les tolérer dans nos habitations. Les drosophiles, qui recherchent la lumière et l’humidité, ne sont pas non plus réellement nuisibles. Leur présence peut s’avérer dérangeante, puisqu’ils se reproduisent très rapidement et se retrouvent sur la nourriture (Roberge, 2011). Les drosophiles pondent leurs œufs sur des aliments fermentés (fruits et légumes), de même que dans les boissons sucrées ou alcoolisées.

Parmi les insectes nuisibles, on retrouve les blattes, les fourmis charpentières, les vrillettes communes, les pyrales indiennes de la farine, les vrillettes du pain, les lasiodermes du tabac, les dermestes du lard, les anthrènes des tapis, les teignes des vêtements, les puces, les tiques, les punaises de lit, les coccinelles asiatiques, les thrips, les acariens et les collemboles.

Les blattes peuvent transmettre des maladies et contaminer des aliments après avoir été en contact avec des déchets. Elles peuvent également laisser leurs excréments sur la nourriture, lesquels pourront entraîner des réactions allergiques comme l’asthme (Santé Canada, 2010a). Chez les fourmis, ce sont les fourmis charpentières qui sont les plus nuisibles, étant donné que les fourmis pharaons et odorantes ne forent pas le bois. Les fourmis charpentières creusent des galeries et peuvent détruire et fragiliser les structures de la maison ainsi que les meubles en bois et les planchers de bois. Il peut arriver de retrouver un nid à l’intérieur des murs. Ces fourmis préfèrent le bois humide et carié, mais elles peuvent aussi infester le bois sain. Leur présence peut révéler un problème d’humidité ou de pourriture (Santé Canada, 2010). Les vrillettes communes, tout comme les fourmis charpentières, s’attaquent également aux bois en creusant des galeries. Ce sont les larves qui causent des dommages, puisque les adultes ne se nourrissent pas. Les essences de bois comme l’aulne, le bouleau, le noyer, le pin, le peuplier, le châtaignier et le sapin sont particulièrement touchées. De plus, cet insecte infeste les vieux livres et les archives (INRA, 2012).

Les pyrales indiennes de la farine, les vrillettes du pain et les lasiodermes du tabac sont des insectes qui s’attaquent aux denrées alimentaires et qui peuvent représenter un risque économique pour les foyers et les entrepôts. Les pyrales indiennes de la farine adultes ne sont pas nuisibles, mais les larves le sont. Celles-ci se nourrissent de céréales, de noix, de fruits déshydratés, de riz et d’autres aliments secs. Les excrétions des larves ainsi que les toiles soyeuses qu’elles produisent rendent les aliments impropres à la consommation (Commission canadienne des grains, 2012).

Dans le cas des vrillettes du pain, ce sont également les larves qui sont nuisibles; elles infestent les matériaux d’origine végétale et animale (amidon, papiers, épices, textiles, chitine, collagène, kératine, etc.). Cet insecte peut aussi infester les musées en s’attaquant, par exemple, aux collections entomologiques, aux animaux naturalisés, aux cuirs, aux papiers et parchemins, aux tableaux, etc. (INRA, 2012). Chez le lasioderme du tabac, l’adulte et la larve font tous deux des dégâts considérables. Cet insecte s’attaque aux mêmes matériaux que la vrillette du pain, de même qu’au tabac en feuilles, aux cigares et aux cigarettes, d’où son nom (INRA, 2012).

Les larves du dermeste du lard et de l’anthrène des tapis sont nuisibles, car elles s’attaquent aux matériaux contenants de la chitine, du collagène et de la kératine (peaux, laines animales, plumes, poils, etc.). La larve de l’anthrène des tapis peut également s’attaquer aux produits pharmaceutiques, tandis que celle du dermeste du lard peut forer toutes sortes de matériaux (bois, tuyaux, isolants, etc.) lors de son passage à la nymphose (passage du stade larvaire au stade adulte) (INRA, 2012). Les teignes des vêtements ont la capacité de digérer la kératine, et ce sont les larves qui causent des dommages. Ces dernières se nourrissent de laine, de soie, de fourrure, de plumes, etc. Pour se faire un cocon et se nourrir, les larves coupent les fibres textiles, d’où les trous dans les matériaux. Cet insecte supporte sans problème des températures très chaudes et peut se développer en l’absence totale d’humidité (Astruc, 2008).

Les puces, les tiques et les punaises de lit sont hématophages, en plus d’être nuisibles pour l’homme et les animaux. Les puces peuvent causer des réactions allergiques, étant donné que leur salive provoque des démangeaisons et des irritations, et les tiques peuvent induire la maladie de Lyme provoquée par la bactérie Borrelia burgdorferi (Agence de la santé publique du Canada, 2012). Étant nocturnes, les punaises de lit profitent de la nuit pour sucer le sang de leurs victimes. Une fois qu’elles ont terminé leur repas, qui peut durer jusqu’à une vingtaine de minutes (Reinhardt et Siva-Jothy, 2007), elles retournent se cacher. Les adultes peuvent survivre jusqu’à un an sans se nourrir. Les piqûres de punaises peuvent causer des réactions allergiques (rougeurs, inflammations, etc.) ainsi que des malaises psychologiques comme le stress (Harlan, 2006). Bien qu’un total de 28 pathogènes humains (hépatite B, VIH, anthrax, typhus, etc.) aient été retrouvés chez les punaises de lit, il n’a pas été prouvé qu’elles peuvent les transmettre à l’humain (Burton, 1963; Blow et al., 2001).

Les coccinelles asiatiques se dirigent vers les maisons en octobre et envahissent les greniers, l’intérieur des murs et souvent l’intérieur des pièces. En mars, elles cherchent un moyen de retourner à l’extérieur et se retrouvent ainsi sur les fenêtres, près des lumières et parfois même dans les lits. Bien que la coccinelle asiatique soit un insecte bénéfique (prédateur vorace), elle peut s’avérer nuisible à l’intérieur des maisons, car lorsqu’elle est dérangée, elle sécrète un liquide orangé malodorant qui peut tacher le linge et les murs. Plusieurs personnes ont également signalé des morsures et des allergies respiratoires (Labrie, 2008).

Les thrips, les acariens et les collemboles peuvent s’avérer nuisibles pour les plantes d’intérieur, étant donné qu’ils se nourrissent de celles-ci. Par conséquent, on ne les retrouvera pas ailleurs dans la maison. Les plantes attaquées par un grand nombre d’individus peuvent flétrir, jaunir et mourir.


Références

Agence de la santé publique du Canada. 2012. Maladie de Lyme. Fiche de renseignement. https://www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/lyme-fs-fra.php

Anonyme, 2012. Bed bugs – Importance, biology and control strategies. Information services division. Armed Forces Pest Management Board. US Army Garrison, Maryland.

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Appel, S. 1998. Hands-on science series. Walch Publishing, Portland, USA.

Astruc, N. 2008. Les mites des vêtements. Terre vivante. Mens, France.

Blow, J., M. Turell, A. Silverman, and E. Walker. 2001. Stercorarial shedding and transtadial transmission of hepatitis B virus by common bed bugs (Hemiptera: Cimicidae). J. Med. Entomol. 38: 694–700.

Burton, G.J. 1963. Bedbugs in relation to transmission of human disease. Public Health

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Commission canadienne des grains. 2012. Pyrale indienne de la farine. https://www.grainscanada.gc.ca

Commission canadienne des grains. 2009. Lasioderme du tabac. https://www.grainscanada.gc.ca

Commission canadienne des grains. 2009a. Dermeste du lard. https://www.grainscanada.gc.ca

Delobel, A. et Tran, M. 1993. Les coléoptères des denrées alimentaires entreposées dans les régions chaudes. Éditions Orstom, Paris.

Harlan, H.J. 2006. Bed bugs 101. The basic of Cimex lectularius. Am. Entomol. 52 : 99-101.

Hawksworth, D.L. and J.M. Ritchie. 1993. Biodiversity and Biosystematic Priorities: Microorganisms and Invertebrates. CAB International Wallingford, UK.

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INRA. 2009. Combien y a-t-il d’insectes ? https://www.inra.fr

Labrie, G. 2008. L’hibernation de la coccinelle asiatique : pourquoi et comment l’éviter. Bulletin d’information. Réseau d’avertissements phytosanitaires, MAPAQ.

Limoge, R. 2011. Cloportes. Insectarium de Montréal, Ville de Montréal, Montréal.

Mauchamp, B. 1988. La diapause ou comment passer l’hiver dehors quand on est un insecte. Insectes 69 : 2-6.

Reinhardt, K. and Siva-Jothy, M.T. 2007. Biology of the bedbugs. Ann. Rev. Entomol. 52:351–74.

Roberge, P. 2011. Drosophile (mouche du vinaigre). La toile des insectes du Québec. Ville de Montréal, Montréal. https://www2.ville.montreal.qc.ca/insectarium/toile/nouveau/menu.php?s=info&p=preview.php%3Fsection%3Dfiches%26page%3D35

Santé Canada. 2010. Les fourmis charpentières. Feuillet de renseignements. Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, Gouvernement du Canada.

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Santé Canada. 2009. Lépisme argenté et thermobie. Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, Gouvernement du Canada.

Smithyman, K. et Kalman, B. 2003. What is an arthropod? Dans The science of living things series. Ed. Amanda Bishop. Crabtree Publishing Company, Ste. Catherines (ON), Canada.

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À propos de Denis Delisle

Consultant en contrôle de vermines pour la compagnie Verminatech

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