Coccinelles asiatiques
Introduction
Les coccinelles, aussi appelées bêtes à bon Dieu, figurent parmi les insectes les plus utiles. Ce sont en effet des prédateurs voraces et efficaces d’insectes nuisibles, qui se nourrissent de plus de 50 espèces de pucerons. Une seule coccinelle consommera des milliers d’insectes nuisibles au cours de sa vie, aidant ainsi à protéger les potagers de même que les vergers commerciaux et les grandes cultures.
Les coccinelles ne piquent pas, elles ne transmettent pas de maladies et n’infestent pas les réserves alimentaires. En outre, seulement trois des 450 espèces de coccinelles en Amérique du Nord se nourrissent de plantes.
Une de ces espèces, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est à l’origine d’un nombre croissant de plaintes. À l’automne, en effet, les coccinelles asiatiques se rassemblent en grands nombres et cherchent un endroit sûr où passer l’hiver. Attirées par les maisons et les bâtiments dont certaines parties sont exposées au soleil, elles se regroupent sur les murs extérieurs et s’introduisent éventuellement à l’intérieur par l’intermédiaire de fissures ou d’ouvertures. Leur nombre considérable peut en faire une véritable nuisance pour certains propriétaires.
Description
Avec leur corps rouge orangé en forme de dôme tacheté de points noirs, les coccinelles sont parmi les insectes qui nous sont le plus familiers. La principale différence physique entre les espèces qui vivent au Canada repose sur le nombre de points noirs sur leurs élytres, comme par exemple les coccinelles à deux points ou les coccinelles à treize points.
Importée d’Asie orientale dans les années 1970 pour aider à lutter contre les pucerons et d’autres ravageurs des cultures, la coccinelle asiatique s’est aussitôt établie en Amérique du Nord. Son cycle de reproduction vigoureux et sa capacité de résister à des hivers plutôt rudes l’ont aidée à devenir une espèce prédominante au Canada. Légèrement plus grosse que l’espèce indigène, la coccinelle asiatique mesure généralement de 6 à 10 mm de longueur, et sa couleur varie d’un jaune moutarde à un orange rougeâtre foncé.
Le nombre de points noirs sur ses élytres peut varier et certaines coccinelles asiatiques n’en ont aucun. De plus, elle porte deux marques ovales blanches de chaque côté de la tête et, habituellement, une tache en forme de « M » juste derrière la tête. Comme de nombreux autres insectes, les couleurs vives de la coccinelle asiatique constituent une défense, avertissant les oiseaux et autres prédateurs qu’il ne s’agit pas là d’un repas savoureux.
Cycle biologique
Pendant l’été, les coccinelles se nourrissent d’insectes à corps mou, comme les pucerons et les cochenilles. À l’approche de l’automne, lorsque les températures chutent, la plupart des espèces de coccinelles se préparent à hiverner au sol dans la forêt, souvent au pied d’un arbre, sous l’écorce, les feuilles ou autres débris.
Les coccinelles asiatiques, pour leur part, sont attirées par les endroits ensoleillés, comme les maisons et les bâtiments où elles s’agrègent par centaines, voire par milliers, à la recherche de chaleur et d’un abri où passer l’hiver. Les maisons situées près de champs ou de zones boisées sont particulièrement ciblées. Après s’être agrégées sur les murs extérieurs, beaucoup de coccinelles s’introduiront dans l’habitation par les interstices d’un cadre de porte, d’une fenêtre, d’un avant-toit, de l’accès aux services publics, des fondations et des revêtements muraux.
Une fois à l’intérieur, elles deviennent confuses et se regroupent sur les murs et les plafonds, de même qu’autour des fenêtres, à la recherche d’une issue. La plupart mourront peu de temps après avoir pénétré à l’intérieur, mais d’autres peuvent trouver un lieu sûr où hiberner dans le grenier ou les vides de mur, émergeant de temps à autre lors de périodes moins froides.
À la fin de l’hiver ou au début du printemps, on peut s’attendre à des invasions plus importantes lorsque les coccinelles quittent leurs abris et cherchent à sortir pour se reproduire. La coccinelle asiatique produit plusieurs générations chaque année; la femelle adulte pond de 10 à 50 oeufs minuscules, jaune pâle, près des colonies de pucerons. Les larves noires tachetées de raies orangées sont ornées d’épines et ressemblent à de petits alligators. Comme les adultes, les larves ont un appétit insatiable pour les pucerons.
Lutte contre la coccinelle asiatique
Une fois qu’elles se sont introduites à l’intérieur, il y a peu de choix de traitement. La meilleure façon de s’en débarrasser consiste à utiliser un aspirateur ou un balai pour les recueillir dans un sac qu’on scellera et qu’on jettera de manière à ce qu’elles ne se réintroduisent pas dans la maison.
La seule méthode de lutte contre les coccinelles asiatiques consiste à éviter qu’elles ne s’introduisent dans un bâtiment. Les techniques d’exclusion tels que le calfeutrage et l’installation de coupe-froid peuvent aider à les garder à l’extérieur.
Il faut porter une attention particulière aux côtés ensoleillés, sud-ouest, de la maison, puisque les zones ombragées sont beaucoup moins touchées.
- Réparer les moustiquaires et calfeutrer le tour des fenêtres et des portes.
- Sceller toute fissure ou crevasse dans le revêtement extérieur et les fondations.
- Colmater les trous sur le toit, les évents et les murs du grenier.
- Examiner les accès aux services publics et sceller toute ouverture ou brèche par laquelle les insectes pourraient s’introduire.