Collemboles
Description
Les collemboles, aussi appelés puces des neiges ou « springtails » en anglais, sont de très petits arthropodes mesurant en général 2 à 3 mm – certains peuvent atteindre 1 cm. Leur coloration est très variable : rouge, bleu, orange, jaune, rose, etc. Leur tête est munie d’antennes à quatre segments et comprend de un à huit yeux simples rassemblés en une masse de chaque côté, donnant l’impression de deux yeux distincts. Ils sont toujours aptères (sans ailes). Leur abdomen, qui est formé de seulement six segments, porte le collophore et la furca (ou furcula). Le collophore sert à aspirer les liquides dans le but de maintenir l’équilibre en eau du corps et joue un rôle dans la respiration. Chez les espèces aquatiques, le collophore facilite l’adhésion à la surface de l’eau et stabilise l’individu lorsqu’il y a du vent. Cet organe expliquerait le nom scientifique du groupe : « kolla » qui signifie colle et « embolos » qui signifie cheville. La furca, appendice fourchu replié sous l’abdomen et retenu par le rétinacle (petit crochet), agit comme un ressort et sert à propulser l’individu dans les airs. La furca permettrait également d’échapper aux prédateurs. Grâce à cet appendice, les collemboles peuvent sauter 50 à 100 fois la longueur de leur corps en hauteur. Malheureusement pour eux, ils n’ont aucun contrôle sur ce mouvement et peuvent atterrir n’importe où; d’ailleurs, ils retomberaient souvent au même endroit. Contrairement aux insectes, la majorité des collemboles n’ont pas de trachée (organe servant à la respiration), ni de tubes de Malpighi (organe servant à l’excrétion).
Biologie et comportement
Les collemboles sont des insectes amétaboles, c’est-à-dire que l’individu qui émerge de l’œuf est semblable à l’adulte, sauf en plus petit et sans système reproducteur mature. Le collembole peut muer quatre ou cinq fois avant d’atteindre la maturité sexuelle. Une fois qu’il a atteint le stade adulte, et contrairement à la plupart des insectes, il continue de muer périodiquement. Chaque mue est précédée d’une période de jeûne intense dans le but de rejeter plus facilement l’ancien tégument. Dans ce groupe, la reproduction est variable. Certaines espèces font des parades sexuelles très élaborées, d’autres se reproduisent par parthénogenèse (clones femelles). Toutefois, en général, le mâle produit un spermatophore (enveloppe contenant les spermatozoïdes) que la femelle introduit dans ses voies génitales. Lors de la ponte, les femelles enrobent parfois leurs œufs d’une substance gluante afin de les protéger contre les conditions environnementales et les prédateurs. Les collemboles ont un cycle de vie très court et peuvent atteindre la maturité sexuelle en moins de trois semaines.
Rôle écologique
Le rôle écologique des collemboles s’avère très important, car ce sont eux qui décomposent la matière organique, qui véhiculent les spores de champignons et qui assurent l’équilibre microbien. Mis à part leur rôle écologique, ils représentent une source de nourriture pour divers petits animaux comme les fourmis, les coléoptères, les lézards, les grenouilles, les petits poissons, etc. Ils se nourrissent principalement de champignons, de spores, de matière végétale ou animale en décomposition, de bactéries, de végétaux et de petits invertébrés.
Endroits où on les retrouve
Les collemboles sont présents dans presque tous les habitats, sauf au cœur des lacs et des océans. Ils se retrouvent dans les sols forestiers et agricoles, sous les mousses, les litières de feuilles, les écorces et les pierres, au sommet des arbres, dans la végétation, sur les volcans et les glaciers, dans les cavernes, etc. Certaines espèces vivent en eau salée, d’autres en eau douce. Ils se plaisent dans les milieux où l’humidité est élevée et où la matière organique est abondante. Leur densité peut atteindre 100 000 individus par mètre carré, et jusqu’à 10 millions d’individus par mètre cube. Les collemboles peuvent également se retrouver dans les habitations. Ils préfèrent les endroits humides comme les sous-sols, les cuisines et les salles de bain, ainsi que les constructions récentes où le bois, le plâtre et le ciment sont encore humides. Ils peuvent aussi être présents dans la terre des plantes d’intérieur. Malgré leur grand nombre, les collemboles du Québec ne causent habituellement pas de dommages et sont inoffensifs pour les humains, les plantes et autres animaux. Toutefois, l’espèce Bourletellia hortensis est connue pour ravager les plants de fraisiers et framboisiers. L’épandage d’un insecticide sur les végétaux règle généralement le problème.
Moyens de contrôle
Vu leur rôle écologique important, il faut s’abstenir de contrôler les populations de collemboles en milieu naturel. Par contre, lorsqu’ils sont présents dans les habitations, il s’agit d’une tout autre situation. Un moyen de contrôle simple et efficace consiste à assécher les pièces trop humides. Il suffit de réparer les fuites d’eau et d’installer un déshumidificateur ou un ventilateur. Il faut également éliminer les moisissures dans la salle de bain, se départir de tout autre objet humide ou comportant des moisissures. Il est aussi conseillé de réduire l’utilisation de paillis autour des fondations de la maison.
Autres faits intéressants
Les collemboles présentent des caractéristiques très primitives et existeraient depuis le Dévonien, soit depuis 400 millions d’années. Les individus de cette période sont identiques à ceux d’aujourd’hui. Ces traits morphologiques ont d’ailleurs motivé les taxonomistes à ne plus les considérer comme des insectes. La classification actuelle dissocie les Entognathes (collemboles, protoures, diploures) des Insectes. Certains taxinomistes les considèrent plus près des crustacés que des insectes.
Par ailleurs, les espèces de collemboles qui vivent dans les milieux secs sont physiquement adaptées à leur habitat. Ces derniers ont souvent le corps recouvert d’écailles ou de soie, ce qui permet de réduire les pertes en eau.
Autre fait intéressant, les collemboles sont souvent utilisés comme diète principale pour nourrir les animaux (grenouilles, lézards, etc.) vivant en terrarium. En raison de leur petite taille et de leur fort pouvoir nutritif, ils constituent un aliment de choix. Ils sont d’ailleurs beaucoup plus nutritifs que les drosophiles.Les collemboles, aussi appelés puces des neiges ou « springtails » en anglais, sont de très petits arthropodes mesurant en général 2 à 3 mm – certains peuvent atteindre 1 cm. Leur coloration est très variable : rouge, bleu, orange, jaune, rose, etc. Leur tête est munie d’antennes à quatre segments et comprend de un à huit yeux simples rassemblés en une masse de chaque côté, donnant l’impression de deux yeux distincts.