Insectes

Guêpes sociales

Description

Au Canada, on retrouve plus de quinze espèces de guêpes sociales qui arborent du noir ainsi que du jaune, du blanc ou du brun. Elles sont moins poilues que les bourdons et les abeilles domestiques, leurs poils ne sont pas ramifiés, et elles ne portent pas de corbeilles sur leurs pattes pour récolter le pollen. Il existe aussi plusieurs espèces de guêpes solitaires qui arborent des teintes variées (bleues, noires, rouges, etc.).

Comportement

Contrairement aux guêpes solitaires qui partagent leur nid avec leur descendance, les guêpes sociales vivent en sociétés organisées. Au printemps, les jeunes reines, plus grosses que les autres adultes qui suivront, se nourrissent de nectar et se cherchent chacune un endroit pour fonder leur colonie. Certaines espèces nichent dans le sol, d’autres produisent un nid aérien ou profitent de structures telles que l’intérieur des murs et les entretoits. En prélevant des fibres végétales (sur une clôture, un arbre ou une plante) qu’elle mastique et mélange à sa salive, la reine fabrique un petit nid en pâte de papier muni d’une première coupole formée de plusieurs alvéoles prêtes à accueillir chacune un œuf. Après avoir pondu un œuf destiné à devenir une femelle (ouvrière), la reine ajoute un peu de la semence mâle qu’elle garde en elle depuis l’automne. Seule la reine peut se charger de nourrir les premières larves qui sont fixées à la verticale, la tête en bas.

Toujours logées dans leur alvéole respective, ces larves s’entourent d’un cocon de soie et se transforment d’abord en prénymphes, puis en nymphes. Devenues adultes, elles prennent la relève pour le soin des larves et se chargent de la recherche d’araignées, de mouches, de chenilles ou d’autres insectes (ou encore de bouts de charognes) qui seront mastiqués et offerts en bouillie. En retour, les larves offrent aux adultes une substance sucrée. Les ouvrières vont également chercher des fibres, agrandir le nid (et y ajouter d’autres coupoles) et le rafraîchir en apportant de l’eau et en faisant vibrer leurs ailes. La reine peut ainsi se consacrer uniquement à la ponte, ce qui rend la colonie de plus en plus imposante. À la fin de l’été, des centaines ou des milliers de guêpes occupent un seul nid. Des mâles (issus d’œufs auxquels aucune semence mâle n’a été ajoutée) et des futures reines sont alors élevées. Les ouvrières les nourrissent au détriment du reste de la colonie. Ces individus reproducteurs s’accoupleront à l’extérieur, avec d’autres individus provenant d’un autre guêpier, au cours d’un vol nuptial. Les jeunes reines ensemencées se trouveront un abri sous une écorce, dans une fissure, dans le terrier abandonné d’un rongeur ou parfois dans un hangar. Seulement quelques-unes survivent à l’hiver. Au Québec, il est certain que le reste de la colonie mourra avec les gels de l’automne.

Chez d’autres guêpes sociales (les polistes ou guêpes à papier), plusieurs reines cohabitent au printemps, mais l’une d’entre elles deviendra dominante.

Endroits où on les remarque dans la maison

Certaines espèces fixent couramment leur nid sous les avant-toits, tandis que d’autres préfèrent le rebord extérieur des fenêtres. Les guêpes peuvent s’introduire accidentellement dans la maison par une fenêtre ou une porte entrouverte et ne plus trouver la sortie. Si une reine s’introduit dans la maison, elle peut établir son nid au grenier. Parfois, lorsqu’elles ont profité d’une ouverture pour établir leur nid dans un mur, il arrive que la colonie, en prenant de l’expansion, se trouve à l’étroit. Les guêpes peuvent alors se servir de leurs pièces buccales comme outil afin de s’introduire dans une maison. On peut aussi les apercevoir autour de nos aliments contenant des protéines ou du sucre.

Moyens de prévention
  • Installez des moustiquaires à chaque fenêtre et bouchez les trous par lesquels elles pourraient pénétrer dans la maison.
  • Il est préférable d’utiliser des poubelles qui ont un couvercle et de les éloigner de celles qui n’en ont pas.
  • Inspectez vos arbres et réglez tout problème de pucerons ou d’autres insectes pouvant produire du miellat, une substance sucrée qui attire les guêpes.
  • Comme les nids sont souvent détectés à la fin de l’été lorsqu’ils sont plus gros, il serait bien de prendre l’habitude d’inspecter plus tôt les alentours de la maison.
Alimentation

Lorsque vous croisez une guêpe, BOUGEZ LENTEMENT sans faire de grands mouvements brusques.

Évitez que les guêpes ne vous prennent pour une fleur : abstenez-vous d’utiliser des produits très parfumés tels que les lotions de bronzage ou du fixatif à cheveux.

Comme les ouvrières s’alimentent surtout de jus de fruits ainsi que de substances sucrées, couvrez vos boissons et utilisez une paille lorsque vous êtes à l’extérieur. Couvrez aussi vos aliments et surveillez le sandwich que vous mangez pendant vos pique-niques, car la viande sera apportée aux larves. La nourriture pour animaux est également à surveiller.

Au cours de vos expéditions en forêt (quoiqu’on observe les guêpes aussi en milieu agricole et en ville), il serait préférable de mettre des chaussures à vos pieds. Demeurez dans les sentiers et vérifiez si un nid se trouve sur votre chemin, soit un nid de papier installé sur une branche d’arbre ou une accumulation de guêpes à l’entrée d’un nid souterrain. Si vous repérez un nid, ne vous en approchez pas. Les vêtements de couleur blanc, vert, tan ou kaki attireraient moins les guêpes que ceux affichant des couleurs vives et des motifs. Il est préférable de se couvrir les bras ainsi que les jambes et d’attacher ses cheveux pour que les guêpes ne s’y mêlent pas.

Méthodes de contrôle

Les guêpes s’en prennent à nos fruits mûrs, et certaines endommagent les plantes et les arbres sur lesquels elles prélèvent de la sève. Toutefois, elles nous rendent d’inestimables services en contrôlant les populations de mouches ou de chenilles qui causent des dommages dans notre jardin ou qui nous dérangent. Elles pollinisent aussi les fleurs (surtout celles dont les nectaires, qui produisent le nectar, sont bien exposés). Elles contribuent aussi à recycler la matière organique en brisant la matière végétale et animale en petites particules. Comme on sait que leurs populations sont en déclin partout dans le monde en raison de la destruction des habitats et de la pollution, on ne doit pas éliminer les nids de guêpes à tout prix. Les guêpes piquent seulement lorsqu’elles se sentent menacées ou veulent défendre leur colonie. Les gens allergiques à leur venin doivent éviter de les côtoyer dans la mesure du possible (et doivent transporter leur seringue auto-injectable non périmée avec eux). Par ailleurs, il est préférable de ne pas tolérer un nid qui se trouve à proximité de la maison et qui risque de nuire aux activités quotidiennes.

Il est moins difficile de détruire un nid au printemps, car il renferme alors moins de guêpes. Bien que les experts arrivent à détruire les nids de guêpes de jour, il est plus prudent de procéder de nuit par temps nuageux ou frais (conditions défavorables à l’envol) en se couvrant la tête avec un filet qui ne peut toucher aux joues et en s’assurant qu’aucune guêpe ne peut pénétrer dans ses vêtements épais par les ouvertures aux poignets et aux chevilles. Il y aura aussi plus de guêpes à l’intérieur du nid pendant la nuit. Toutefois, même avec les meilleures intentions, il arrive qu’au lieu d’enlever un nid difficile d’accès, la personne qui s’est sentie capable de s’y attaquer le coupe en deux. Les guêpes devenues agressives peuvent alors tournoyer autour de la maison pendant des jours ! TENTER DE DÉTRUIRE UN NID DE GUÊPES EST SANS CONTREDIT LA MEILLEURE FAÇON DE SE FAIRE PIQUER. Le spécialiste en gestion parasitaire dispose de certains produits qui peuvent être administrés par l’ouverture du nid afin de tuer les guêpes. Lorsque le nid est situé dans les murs, il tentera d’en déterminer l’emplacement afin de pouvoir y accéder plus efficacement.

L’entrée extérieure d’un nid situé à l’intérieur ne doit jamais être bouchée avant que les guêpes soient réellement mortes, car elles peuvent très bien se frayer un chemin vers l’intérieur de la maison.

Il existe certains pièges contenant des appâts qui sont utilisés pour attraper les guêpes. Certains prétendent que ces pièges capturent plusieurs individus et qu’ils connaissent une certaine efficacité lorsqu’ils sont utilisés en grand nombre. Toutefois, leur efficacité est discutable puisqu’ils peuvent également attirer les guêpes. De plus, comme les ouvrières y restent piégées, elles ne peuvent y entraîner le reste de la colonie. Par ailleurs, les appâts ne s’avèrent pas très attirants pour certaines guêpes lorsque celles-ci peuvent trouver des proies fraîches. Des pièges avec appâts auxquels on a ajouté des phéromones (substances olfactives) ont aussi été mis à l’essai, et il est à noté que ces pièges doivent être placés suffisamment à l’avance pour que les guêpes prennent l’habitude d’inclure ces sites dans leur trajet de recherche de nourriture.

Renseignements supplémentaires

Quelques accidents automobiles se sont produits en raison de la peur des guêpes. Si l’une d’entre elles (ou une abeille) s’introduit dans votre voiture, il y a de fortes chances qu’elle s’agrippe à la vitre plutôt que de chercher à voler dans l’automobile en mouvement. Rappelez-vous que ces insectes se sentent moins menacés lorsque nos mouvements ne sont pas brusques. Il faut donc éviter de faire de grands mouvements avec les bras pour tenter de les chasser. Il serait plus prudent de stationner la voiture et de baisser tout simplement la vitre pour permettre à la guêpe de s’envoler à l’extérieur. Il faut également se rappeler qu’une guêpe cherche toujours à voler vers le haut lorsqu’elle est piégée dans un contenant. Par conséquent, si vous réussissez à la faire entrer dans un pot ou une casquette, il est préférable de ne pas vous mettre le visage au-dessus de l’ouverture. Il est plutôt recommandé de renverser le pot et d’y glisser un carton.

Contrairement aux abeilles domestiques qui meurent lorsqu’elles ont piqué, les guêpes peuvent piquer plus d’une fois. De plus, elles peuvent laisser une phéromone ou une substance qui incitera les autres guêpes à aller piquer au même endroit.

Croyances populaires

Il est faux de croire qu’on ne doit pas bouger lorsqu’on croise une guêpe. S’il s’agit d’un nid, on ne doit surtout pas rester là !

Bien que les guêpes à papier (polistes) fabriquent de petits nids qui n’ont pas de revêtements extérieurs, elles n’habitent pas dans les gros nids sphériques aériens en papier, qui sont plutôt fabriqués par les guêpes du genre Dolichovespula.

« Non, il n’y a pas plus de guêpes cette année que l’an dernier ! » Cette affirmation revient tous les mois d’août dans les médias. Il est tout à fait normal d’en apercevoir plus à cette époque, puisqu’il y en a effectivement plus pendant cette période de l’année. Bien sûr, les conditions météorologiques du printemps peuvent favoriser l’établissement des nouvelles colonies, mais le fait que quelques guêpes ont niché plus près de nous une année et qu’on en aperçoit forcément plus ne signifie pas qu’elles sont nécessairement plus nombreuses que l’année précédente.

Ce ne sont pas tous les insectes rayés qui piquent. Les gens ont de la difficulté à différencier les guêpes sociales et solitaires des abeilles domestiques et solitaires. Pourtant, il serait important de protéger les insectes inoffensifs qui pollinisent nos fleurs. Les syrphides sont des mouches dont le corps rayé peut aussi nous jouer des tours. En observant bien, on voit que ces insectes, munis de courtes antennes non coudées, sont capables de voler sur place. Ils ne possèdent que deux ailes, tandis qu’il y en a quatre chez les abeilles et les guêpes. Imiter le patron de coloration des insectes piqueurs constitue sans doute une stratégie efficace, car même les mammifères qui ne distinguent pas très bien les couleurs reconnaissent rapidement les rayures contrastantes de ceux-ci.