Pyrales (Papillons de nuit)
Description
On reconnaît le papillon à ses ailes recouvertes de « poudre » (écailles). Les antennes des papillons de jour se terminent par de petites « boules » (massues). On ne peut les observer chez les pyrales, car ce sont des papillons de nuit. Ces derniers font partie d’une famille regroupant un très grand nombre d’espèces aux mœurs très différentes (dont les papillons aquatiques !). Seulement quelques-unes de ces espèces se nourrissent de denrées alimentaires. Le papillon domestique qu’on rencontre le plus souvent est la pyrale indienne de la farine. Lorsqu’elle n’est pas active, la pyrale place ses quatre ailes de façon à ce qu’on ne puisse en voir que deux. Ces ailes visibles semblent traversées par une grande bande pâle, tandis que leurs extrémités affichent un brun roux contrastant. Comme ces couleurs se retrouvent sur des écailles facilement détachables, elles sont plus difficiles à observer chez un adulte en fin de vie, surtout si ses ailes ont été touchées avec les doigts. Les autres pyrales observées dans les maisons peuvent être grisâtres, brunâtres, ornées de quelques points ou encore de lignes ondulées ou zigzaguées. D’autres papillons qui s’en prennent plutôt aux vêtements peuvent aussi être aperçus à l’intérieur. Ils portent le nom de teignes mais sont connus sous le nom de « mites ».
Comportement
La pyrale commence sa vie à partir d’un œuf pondu la nuit. Une chenille en sort et se nourrit de produits alimentaires tout en laissant un fil de soie dans ses déplacements. Selon l’espèce, elle peut même se couvrir d’une petite enveloppe soyeuse pour se protéger pendant qu’elle s’alimente. Elle se file ensuite un cocon de soie dans lequel elle se métamorphose. À cette étape, elle porte le nom de chrysalide et elle ne s’alimente pas. Si l’insecte n’est pas prisonnier d’un contenant, son cocon pourra être retrouvé loin de la source de nourriture. L’adulte ou le papillon sort finalement du cocon. Son rôle consiste à s’accoupler pour perpétuer l’espèce.
Le stade de la chenille peut subir les températures les plus froides. Certaines chenilles vont même entrer en diapause, une sorte de torpeur qui leur permet d’attendre des conditions plus favorables et les rend plus résistantes à la fumigation.
Dans les cas de fortes infestations, la surface des grains ou des aliments peut être recouverte de fils enchevêtrés que les chenilles laissent dans leurs déplacements. Ces fils assureraient de meilleures conditions ambiantes aux chenilles et les aideraient à se protéger contre leurs parasites naturels.
Endroits où on les remarque dans la maison
La pyrale indienne de la farine se nourrit d’une variété impressionnante d’aliments (céréales, lait en poudre, biscuits, farine, etc.). Elle serait particulièrement friande de figues et d’autres fruits séchés, de piments rouges séchés, de noix ou de chocolat qui en contient. Des larves s’en seraient même déjà prises à des pommes et des poires fraîches dans un entrepôt.
Moyens de prévention
Évitez de laisser la moulée pour chiens ou les graines pour oiseaux à la portée de ces insectes. Essayez de vérifier si les écureuils cachent des noix à l’intérieur.
Il est préférable d’utilisez des contenants de plastique hermétiques ou en verre avec un couvercle muni d’une bande de caoutchouc pour conserver tous les aliments. Il faut bien les laver avant d’y insérer les aliments.
Inspectez régulièrement le contenu du garde-manger, car ces insectes produisent beaucoup d’œufs et leur développement peut s’effectuer sur une courte période. De plus, la pyrale de la farine est attirée par les aliments moisis. Essuyez fréquemment les étagères et passez l’aspirateur.
Inspectez l’arrière des bibliothèques, les contours des plafonds ou les fissures du placard pour repérer les cocons.
Installez des moustiquaires pour éviter l’introduction des papillons et colmatez les fissures pour ne pas qu’elles abritent de cocons ou de miettes (dans le garde-manger).
Méthodes de contrôle
Lorsqu’on aperçoit un de ces papillons, il faut tout d’abord trouver le ou les foyers d’infestation. Il s’agit habituellement d’un sac qui n’a pas été utilisé récemment. On y découvre quelques chenilles ou de petits fils de soie mêlés ou non à des excréments. Si votre seuil de tolérance est dépassé, vous serez tentés de mettre les aliments infestés dans un sac à ordures et de les sortir rapidement de votre demeure pour vous en débarrasser. Il est toutefois préférable de les exposer à des températures extrêmes en les congelant pendant quelques jours ou en les cuisant au four afin d’être certains que ces insectes ne se retrouveront plus dans l’environnement. Parfois le problème sera réglé après cette étape, mais il faudra demeurer encore plus vigilants dans les jours et les semaines à venir au cas où l’infestation ne serait pas contrôlée. Dans certains cas, les aliments qui n’étaient que légèrement infestés peuvent être conservés si vous les exposez à ces températures extrêmes. Dans d’autres cas, une telle pratique est déconseillée, car la présence des insectes dans les aliments favoriserait la production de toxines dangereuses, produites par des champignons microscopiques, qui ne seraient pas détruites par la chaleur.
Il n’est jamais recommandé d’utiliser des pesticides sur des surfaces situées près des aliments. Il faut bien s’y connaître pour ne pas provoquer d’incidents fâcheux. L’emploi de la terre de diatomée sera plutôt préférable. En se frottant à cette poudre à base de silice, les chenilles égratigneront leur enveloppe externe et mourront par déshydratation.
Les pièges à phéromones se sont révélés très efficaces pour détecter la présence de cet insecte (ou pour vérifier s’il est toujours présent). Il s’agit d’une substance odorante émise par le papillon quand il veut s’accoupler. Les mâles sont attirés et pris au piège.
Lors de fortes infestations, il est recommandé d’utiliser différents insecticides, telle qu’une bactérie (BT) qui tue les chenilles, un petit insecte qui s’en prend aux œufs ainsi que des produits qui empêchent les jeunes insectes de bien se développer.
Croyances populaires
Tous les petits papillons observés à l’intérieur ne correspondent pas tous à ce qu’on appelle des « mites ».
La génération spontanée n’existe pas. Les insectes n’apparaissent jamais par magie dans des endroits mal entretenus. Qu’une larve (ou chenille) soit aperçue dans un pot de denrée alimentaire ou qu’un adulte vole dans une pièce, ils proviennent toujours, à l’origine, d’un œuf pondu par une femelle adulte. L’oeuf est tellement petit qu’on ne le remarque pas; de plus, il n’aura pas nécessairement été pondu dans la demeure où il aura été trouvé.
Les chenilles, petites ou grandes, constituent toujours des insectes immatures. Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, elles se transforment bel et bien toutes en papillons (à moins qu’elles ne meurent avant).
Les gens pensent souvent qu’ils achètent des produits certifiés exempts d’insectes. Dans les faits, pour qu’une cargaison importée soit refusée, il faut, après en avoir inspecté minutieusement des échantillons, ne pas avoir observé plus d’un certain nombre de particules d’insectes. Ces dernières peuvent donc se retrouver à l’occasion dans nos dattes, nos épices ou dans notre farine sans que la situation ne soit exceptionnelle.